Glendale, splendeur, sécheresse et bons petits plats

Il y a tellement de belles maisons à Glendale que la municipalité a constitué un album en ligne des plus belles propriétés et de leur histoire.

En voici un tout petit échantillon:

Cette dernière maison a servi d'inspiration pour la création de la maison de Scarlet O'Hara, Tara, dans le film Autant en emporte le vent (Gone with the wind).

Il y a plus qu'une ressemblance...

Voir le lien ci-dessous qui présente une centaine de maisons de Glendale, leur histoire, et leur style architectural. On voit bien dans les textes qui racontent le passé des propriétaires que la réussite n'est nullement un tabou ici, bien au contraire.

City of Glendale, CA : Property Information and Photos

Americans with Disabilities Act (ADA) Resources

http://www.glendaleca.gov

Ou copier/coller ce lien:

http://www.glendaleca.gov/government/departments/community-development/planning-division/historic-preservation/property-information-and-photos

Certaines demeures arborent le drapeau américain à l'entrée. Cela n'est pas rare ici.

Sauf exception, les pelouses sont vertes, malgré la sécheresse gravissime qui sévit en Californie depuis 7 ans. On n'arrose qu'un jour sur deux. Le site du département de l'eau incite bien aux économies d'eau, mais pas de façon drastique: "Water your lawn only when necessary" (N'arrosez que quand c'est nécessaire). La nécessité ou non d'arroser est donc laissée à l'arbitraire de chacun, alors que tous les canaux de la ville sont complètement à sec, et qu'ils sont devenus le lieu le plus populaire des groupes pour tourner des clips. L'arrosage public continue à se faire à 2h de l'après-midi, en plein soleil, par 27°, mais de temps en temps, un petit panneau sur une pelouse un peu plus terne indique qu'on a quasiment cessé d'arroser à cet endroit pour économiser l'eau. Mais si on cessait tout bonnement d'arroser les pelouses, l'herbe serait couleur roussi, puisqu'il ne pleut pas (nous avons eu 2 jours avec un mini crachin de 2 heures en tout et pour tout depuis le mois de février). Cela ne serait pas envisageable et serait perçu comme un renoncement rétrograde au confort, qui est l'essence même de la vie américaine. Alors les pelouses continuent d'être vertes, et les golfes sont d'un vert arrogant. Los Angeles est construite en plein désert, et n'a pu se développer originellement qu'en détournant une rivière et en asséchant les vallées aux alentours. Un premier immense aqueduc de 360 kms a été construit en 1913 pour transporter les eaux de la rivière Owens vers la ville (asséchant totalement le Lake Owens), par William Mulholland, dont le nom a été donné à l'une des plus belles routes au nord d'Hollywood. En 1941, un second aussi grand fut construit pour détourner les eaux de la Colorado River. Le pompage de l'eau n'a pas été sans graves conséquences sur l'environement: tempêtes de sable dans la vallée Owens, disparition de tout l'écosystème existant, abaissement de la nappe phréatique, accumulation de sel dans l'eau et le sol, modification et fragilisation des sous-sols dangereuse.

Et à Glendale, sur cette terre arrosée, poussent citronniers, orangers, pamplemoussiers...

On les ramasse au fond du jardin. Ils sont énormes et sucrés.

Et la nuit, que croyez-vous que font les pumas et les biches qui peuplent encore les collines desséchées que l'on aperçoit au dessus de nous? Ces bêtes essaient de trouver de l'eau, et viennent parfois boire au bord des piscines... Alors, bain de minuit interdit!

Cooking in Glendale

Les Américains aiment leur confort, et ils adorent aussi manger. A toute heure, les restaurants sont pleins, qu'ils proposent restauration rapide ou cuisine du monde. C'est le rêve de tout restaurateur! Des clients attablés en permanence, des queues devant certains endroits, on a l'impression que les Américains ne mangent jamais chez eux. Les sorties pour aller manger quelque part sont en effet très fréquentes et certains Américains ne prennent même pas le petit-déjeuner chez eux! Les prix sont-ils bas pour autant? Quand on regarde une carte, on pourrait croire que oui, mais en fait, les prix ne sont pas nets, loin de là! Entre la taxe de 10% et le "tip", le fameux pourboire qu'il est obligatoire de laisser (15 à 18% du montant), la somme finale est bien au-delà de ce qu'on aurait pu attendre au départ. Le "tip" représente la partie immergée du salaire du serveur, qui n'est hors-pourboire que de un ou deux $ de l'heure!!! C'est pourquoi le serveur qui vous est attribué fera le maximum pour vous satisfaire, et qu'au moment où on calcule le "tip", on sent une certaine anxiété monter.

Une très bonne adresse à Glendale, que nous fait découvrir Emily: "Vegas", c'est un restaurant de sushis (et cuisine asiatique) dans le genre appelé "Eat all you can", c'est à dire buffet à volonté, pour 13$ (sans les taxes!). 70 plats divers et variés... Fantastiquement bon.

 Emily et son maquillage... Crayons, faux-cils, rouges... Démonstration des talents de maquilleuse d'Emily dans "la chambre d'Hoover": le Président américain a passé une nuit ici en 1932.

Nos très charmants hôtes, John, Fe, et leur fille Emily, s'étant mis en tête qu'étant Français, nous étions tous des Chefs hors-pair, nous décidons de leur cuisiner un repas français. Après mure réflexion, ce sera verrines, riz Jambalaya de nos cousins Cajuns de Nouvelle Orléans, et clafoutis Limousin de notre région. C'est l'occasion d'une master class et Emily et Fe nous regardent cuisiner comme si nous étions des artistes. Le résultat est bon, malgré l'inexistence du lardon dans ce coin de la planète, et l'obligation d'avoir recours à du Pepperoni en guise de Chorizzo. 

John nous fera goûter en retour une bière munichoise "de la plus vieille brasserie du monde". Excellente soirée, où nos amis nous racontent leur vie rocambolesque.

Lors d'une soirée précédente, John nous avait fait découvrir un alcool de son pays, le Danemark, nommé "Bitter". Puis nous avons goûté un Whisky canadien au quatre effets, d'abord goût de cannelle, puis poivré, puis "mouthwash" (rincage dentaire) et enfin clou de giroffle. Un peu inattendu, mais réjouissant. Nous étions accompagnés d'un autre locataire qui occupe un petit studio près de la piscine, un anglais de Sheffield venu construire le magasin "Top Shop" de Glendale (Françoise and Alan, can you believe that?). Nous retrouvons l'accent du Yorkshire où nous avons vécu il y a longtemps... Et autour de cette table, nul "vrai" Américain, des étrangers et des pièces rapportées...